La vie vaut tous les efforts qu'elle nous demande

De quoi es-tu le plus fier professionnellement dans ta vie ?

La fierté n'est pas quelque chose que j'ai particulièrement cultivé dans ma vie :

L'arrogance, peut-être, mais pas la fierté. C'est pourquoi il me semble difficile de répondre à cette question. Je suppose que la raison pour laquelle tu me poses cette question est que tu es intéressé par mon point de vue sur ce que je considère comme l'accomplissement ou l'exploit le plus précieux ou le plus satisfaisant de ma vie.

Donc, avec cette différenciation conceptuelle préalable, je dois répondre à la question suivante :

Est-ce que le plus grand exploit de ma vie a été de sauver la vie d'une jeune fille ensevelie par une avalanche lors d'une tempête de neige dans les Alpes ? Est-ce que c'était lors de l'escalade à Red Rocks, quand j'ai réussi une ascension de difficulté 5.10 avec une sécurité minimale ? Ou était-ce au lycée, quand j'ai défendu un camarade de classe qui se faisait battre par un groupe de garçons qui ne l'aimaient pas ? Était-ce mon refus d'exécuter un ordre de mon commandant pendant une mission spéciale à l'est du Rideau de Fer, que je jugeais contraire à l'éthique et inapproprié ? Ou la conception des formats PNL, l'éducation de mes deux enfants, Mike et Kathleen, la première danse avec l'amour de ma vie, le dessin d'une statue chinoise d'un cheval de guerre que j'ai fait quand j'étais jeune ? Peut-être était-ce aussi une simple question que j'ai posée avec précaution et délicatesse à un vieil homme fatigué et triste que j'ai rencontré un soir sur un chemin à la périphérie de Mombasa. Une question à laquelle j'ai reçu en réponse un sourire radieux. Ce sourire m'a finalement convaincu que la vie vaut tous les efforts qu'elle nous demande.

Ou peut-être était-ce le doux son de la voix d'une petite fille qui chante une chanson. Une chanson qu'elle m'a entendu fredonner.

Ou peut-être quelque chose de complètement différent...

Honnêtement, il m'est impossible de répondre à cette question que j'ai formulée.

Utiliserais-tu aujourd'hui encore le nom PNL et sinon, comment l'appellerais-tu ?

Le nom PNL (Programmation Neuro-Linguistique) est une démonstration adéquate que ni Bandler ni moi n'avions la moindre idée du marketing : c'est clair. Mais quel que soit le nom sous lequel elle fonctionne, elle est là et change le monde.

Le nom me rappelle Big Brother du roman 1984 d'Orwell.

Qui était/est ton modèle et qu'est-ce qui est spécial chez cette personne ?

Non, je (John) n'ai pas vraiment de modèle particulier. J'ai rencontré des personnes remarquables lors de mes voyages et aventures, mais jusqu'à présent, personne que je considérerais comme le casting optimal pour le rôle que tu me demandes.

Quelle capacité ou quelle personnalité aimerais-tu modéliser ?

Nous reconnaîtrons la capacité ou la personnalité quand nous la rencontrerons.

Quel projet de modélisation a été le plus précieux pour toi personnellement ?

Il y en a beaucoup - si nous nous souvenons que la modélisation PNL est réellement terminée à ce point (achèvement de la troisième étape) lorsque le modélisateur peut reproduire de manière fiable les actions du modèle (du génie). Essentiellement, les trois premières des cinq étapes du processus de modélisation PNL, expliquées par Bostic et moi dans [mon livre] Whispering in the wind. Les 4ème et 5ème étapes, le codage et le test de l'efficacité du programme, sont optionnelles.

Compte tenu de tout ce qui précède, je peux certainement nommer un projet de modélisation spécial pour moi : l'escalade de cascades gelées.

Quel rôle Gregory Bateson a-t-il joué dans la création de la PNL ?

Gregory Bateson a été une source d'inspiration pour de nombreuses personnes lors des réunions initiales. Ces réunions ont marqué le début de quelque chose qui a finalement conduit au développement de la PNL. Il s'intéressait particulièrement à la relation complexe entre les processus conscients et inconscients, ou si tu préfères, entre les hémisphères gauche et droit du cerveau, c'est-à-dire les hémisphères dits dominants et non dominants. Bien que Bateson n'ait pas été officiellement impliqué dans le développement de la PNL, il est clair qu'il a fondamentalement influencé de nombreux pères fondateurs.

J'ai eu la grande chance d'avoir exactement à ce moment-là une chaire au Kresge College de l'Université de Californie, Santa Cruz, où Gregory Bateson enseignait comme professeur invité.

Que faut-il pour que la PNL se répande davantage dans le monde et peut-être que ses applications pénètrent davantage dans les écoles et les jardins d'enfants ?

Une question simple et très importante : la réponse est heureusement aussi simple de notre point de vue : un groupe d'enseignants qui s'engagent honnêtement à soutenir leurs élèves sur le chemin de la bonté et de l'excellence avec des changements d'état ciblés. Nous faisons référence ici à des enseignants authentiques qui s'engagent eux-mêmes à transférer la PNL et ses possibilités d'application de manière appropriée dans le contexte scolaire et à les y établir.

Comment la PNL va-t-elle évoluer dans les prochaines années ?

John Grinder :

La réponse à ta question se trouve dans l'avenir. Il est clair que nous ne sommes pas des prophètes. Et en fait, la PNL est maintenant entre les mains de ses utilisateurs. Ces personnes (et toi, le questionneur, en fais probablement partie) décideront de son évolution.

Si tu souhaites savoir comment nous aimerions voir l'évolution de la PNL, nous aimerions t'offrir le commentaire suivant. Peut-être le trouveras-tu utile. D'abord, nous voulons nous assurer que nous parlons du même modèle du monde, et c'est pourquoi nous avons décidé de faire quelques remarques préalables simples mais essentielles pour nous :

1. La distinction entre processus et contenu

La PNL est un ensemble de modèles basés sur des processus. La clé réside dans la distinction entre le processus et le contenu. Quiconque prétend appliquer la PNL applique des modèles de processus. Il refuse strictement de s'engager plus profondément dans le niveau de contenu du client pendant la rencontre qui est censée provoquer un changement. (Il s'agit de travailler avec le contenu et non dans le contenu.)

2. Les raisons d'appliquer la PNL

Il n'y a que deux raisons qui justifient l'application des modèles PNL, qu'ils soient classiques ou New Code. Ces raisons sont :

a) Créer des choix

Et spécifiquement des choix dans un domaine de la vie du client où il manque d'alternatives. (Bien sûr, cela s'applique aussi à l'auto-application)

b) Améliorer la qualité de vie

Cela signifie apporter plus de qualité dans le comportement et l'expérience observables que les gens considèrent comme leur vie. Donc améliorer les expériences qui sont essentielles pour eux. Nous avons l'impression que peu de personnes qui veulent appliquer la PNL prennent toujours pleinement en compte la distinction entre le niveau de contenu et le niveau de processus. Une compréhension profonde de cette distinction et la capacité de faire cette distinction en un éclair sont d'une grande importance. Pendant un coaching, par exemple, on doit être capable de faire cette distinction encore et encore en passant, sinon il est très improbable qu'on puisse faire un travail efficace et éthiquement défendable avec les modèles de la PNL.

3. Pas de modèles uniformes dans le monde de la PNL

Une caractéristique qui distingue la PNL des autres approches du travail de changement est la source non univoque des modèles rassemblés sous le terme PNL. Il y a donc une certaine non-uniformité des modèles. (Note de la rédaction : les modèles sont ici par exemple des modèles de langage hypnotique). Un certain nombre de personnes prétendent enseigner la PNL. L'un des plus connus parmi eux est Robert Dilts, qui ne représente toujours pas correctement le point central de la modélisation PNL.

"Note de Stephan Landsiedel : Grinder revient depuis de nombreuses années sur ce point dans les discussions. C'est apparemment l'un de ses sujets de dispute préférés. De notre point de vue, il n'y a pas de vrai ou faux ici. Dilts a créé une approche très utile de la modélisation qui a permis à de nombreuses personnes de comprendre la modélisation pour la première fois. Les deux approches sont utiles et en dehors du monde PNL de Grinder, les deux approches sont enseignées dans les cours de PNL. De mon point de vue, une insertion aussi détaillée sur quelque chose qui n'a même pas été demandé est très intéressante."

Stephan Landsiedel

Note sur le thème de la modélisation PNL

Dans notre livre "Whispering in the Wind" (Bostic et Grinder, 2001), nous avons élaboré et expliqué les phases de la modélisation PNL en cinq étapes simples. Sur son site web, Robert Dilts accepte apparemment la distinction que nous avons proposée entre la modélisation PNL et la modélisation analytique. Néanmoins, il continue de présenter publiquement sa modélisation analytique sous le terme de modélisation PNL. Il s'agit cependant de deux approches fondamentalement différentes.

La modélisation analytique est une activité de l'hémisphère gauche du cerveau conscient, qui n'a que très peu de points communs avec la modélisation PNL. La modélisation analytique ne se base pas sur la capacité de reproduire les comportements de ces génies qui ont fourni l'inspiration pour la modélisation PNL à l'époque.

Au lieu de cela, elle repose plutôt sur un jeu qui consiste à attribuer certaines formes de langage au comportement de ces génies.

En fait, nous avions espéré que l'absence de succès de la modélisation analytique dans la tentative de produire des acteurs capables de reproduire les comportements des génies modélisés fournirait tôt ou tard une preuve suffisante de l'inadéquation de cette approche.

En tout cas, suffisamment de preuves sont fournies pour que tous les participants et intéressés remarquent la différence entre les deux méthodes, la modélisation analytique et la modélisation PNL, et que cela conduise à apprécier la modélisation PNL.

Dans la réalité, cependant, Robert Dilts et d'autres continuent d'enseigner sans tenir compte de la distinction méthodologique et confondent ainsi les personnes qui sont pleines de bonnes intentions et intéressées par ce que la PNL a à offrir. Il y a une capacité qui est indispensable pour pratiquer la modélisation PNL avec succès. C'est la capacité de choisir de maintenir un état de non-savoir. C'est seulement cela qui permet l'assimilation inconsciente des modèles excellents, sans qu'ils ne soient d'abord filtrés par les connaissances déjà existantes.

Cette capacité semble représenter un choix qui n'est pas disponible pour la plupart des praticiens certifiés de la PNL. Cela conduit apparemment à un retrait dans des modèles de comportement connus et conscients, qui se produisent principalement dans l'hémisphère gauche du cerveau, comme c'est habituel dans notre système scolaire occidental, à savoir l'approche analytique de la modélisation.

Il est clair qu'il existe d'excellentes possibilités d'application pour la modélisation analytique : toutes les situations où la modélisation analytique entraîne des conséquences utiles. Malheureusement, cependant, la modélisation analytique n'est pas impliquée lorsque les praticiens de la PNL (ceux qui l'appliquent réellement ou ceux qui possèdent simplement un certificat) reconnaissent et codent les modèles de comportement des génies.

Nous prenons le temps de présenter les deux caractéristiques clés qui distinguent la PNL des autres approches : c'est d'une part l'identification et le codage des modèles géniaux, et d'autre part l'application congruente, efficace et écologique des modèles et formats PNL (qui en résultent).

Compte tenu de ces deux caractéristiques qui distinguent la PNL des autres approches, nous pouvons maintenant porter notre attention sur la question de savoir comment nous souhaitons le développement futur de la PNL. La direction que nous préconiserions est la reconnaissance des processus sous-jacents qui sont si essentiels pour une application efficace de la PNL.

Prenons un exemple simple. L'un des modèles essentiels et très efficaces qui ont été modélisés et codés tôt dans l'histoire de la PNL est le miroir. Ce groupe de techniques (miroir direct, miroir croisé, miroir latéral et changement de position) a pour but de créer un rapport rapide et profond entre le client et l'agent de changement - une telle relation est un élément significatif dans le travail de changement.

Pour Pucelik, Bandler et moi, il était clair après la modélisation de Satir et d'autres qu'il doit y avoir une sorte de mécanisme de biofeedback qui est construit et utilisé (instrumentalisé) entre le client et l'agent de changement. Lorsque l'agent de changement adapte sa posture, sa gestuelle, son rythme de parole, sa respiration, etc. au client, le client se comportera en très peu de temps comme s'il y avait une relation et un rapport profonds entre les deux.

Comme les sensations corporelles du client correspondent aux caractéristiques observables de l'agent de changement, une boucle de biofeedback est créée, dans laquelle le client perçoit dans l'agent de changement exactement les composantes non verbales (respiration, mouvements, ton de voix, etc.) qu'il perçoit aussi directement à travers sa propre voix et ses sensations corporelles. C'est ainsi que fonctionne la construction du rapport !

Pour nous, il était clair par essais et erreurs que les techniques de miroir sont très efficaces dans la construction du rapport. Nous avions aussi élaboré qu'une boucle de biofeedback y était impliquée et nous étions satisfaits de cela à l'époque (c'était le début des années 70 du siècle dernier).

Quelques décennies après que nous ayons modélisé, codé et testé la stratégie du miroir dans de nombreux contextes, des scientifiques ont découvert un groupe spécial de neurones chez les singes macaques. Ces neurones spéciaux...

Grâce à la modélisation PNL directe, il est possible d'identifier et de coder des techniques très efficaces sans avoir accès aux processus neurologiques qui y sont impliqués, donc sans connaissance explicite, consciente, linguistique des mécanismes impliqués.

Une fois que les processus neurologiques sont découverts, les connaissances existantes nous permettent d'explorer l'application des techniques. Par exemple, ce travail a conduit à la découverte des neurones miroirs auditifs. Ceux-ci fonctionnent de manière similaire aux neurones miroirs visuels et sont utilisés, entre autres, pour l'apprentissage du langage.

Peut-être qu'une métaphore peut aider à illustrer mon point à ce stade : Les traqueurs expérimentés peuvent, en examinant les traces, les empreintes et autres indicateurs, non seulement nommer l'animal dont provient cette trace, mais aussi faire des déclarations sur l'état de l'animal : sa faim, sa peur, sa panique, sa fuite,...

La calibration est la mère de toutes les techniques PNL - sans la capacité de faire constamment des distinctions fines dans les systèmes visuel, auditif, kinesthésique,... et de reconnaître les différences, il est impossible de comprendre l'état dans lequel se trouve le client et donc impossible de savoir quel format serait approprié pour rapprocher le client des choix et de la qualité d'expérience qui lui manquent.

Une analogie à cela est un pilote aveugle - en tant que pilote sportif, peu de choses me semblent aussi inquiétantes que d'être assis dans un avion piloté par un pilote aveugle. (Note de la rédaction : Les pilotes sportifs pratiquent le vol à vue (VFR), pas le vol aux instruments (IFR), comme c'est courant dans les avions de ligne plus grands).

Ce que nous espérons donc voir dans les décennies à venir en ce qui concerne le développement de la PNL, c'est un approfondissement de la recherche sur les processus biochimiques, physiologiques et neurologiques sous-jacents qui sont actuellement au centre du travail de calibration que nous effectuons en tant qu'agents de changement.

Note de Stephan Landsiedel :

Cette déclaration me semble très intéressante, car plus haut, il a encore souligné qu'il était possible de développer des techniques aussi formidables que le miroir sans cette connaissance et que l'approche scientifique analytique n'est pas à recommander.

Nous espérons trouver des praticiens de la PNL qui s'instruisent fondamentalement sur la physiologie, la neurologie et les processus biochimiques, afin qu'ils puissent comprendre ce qui se cache derrière la calibration que nous utilisons actuellement pour saisir l'état du client et ainsi également reconnaître quelles techniques supplémentaires seraient utiles pour nous amener au but, au but du client avec lequel nous travaillons.

Note de Stephan Landsiedel : Je vois l'avenir de la PNL moins dans l'examen scientifique de méthodes déjà éprouvées des milliers de fois et réussies, mais dans le développement continu de l'instrument de modélisation et son application à de nombreuses autres questions. Pour moi, les approches mentionnées par Grinder ainsi que d'autres approches sont utilisées. Ce qui est spécial dans la PNL, c'est qu'elle ne procède pas comme la psychologie classique mais propose sa propre méthodologie. La PNL contient donc une approche tout à fait unique, qui cependant est trop peu utilisée. Au lieu de cela, certaines applications sont toujours transmises, et plus rarement l'essence même de la PNL.

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