La PNL du point de vue de la recherche sur le cerveau
La PNL et la neurodidactique
Comment la communication influence-t-elle le succès des transferts ? Grâce à la Programmation Neuro-Linguistique (PNL) et aux découvertes de la recherche sur le cerveau, nous montrons comment un langage clair et une communication ciblée influencent positivement les schémas neuronaux. Cet article présente des techniques pratiques pour débloquer les obstacles, favoriser la compréhension et réduire les incertitudes – pour des processus fluides et efficaces.
La Programmation Neuro-Linguistique (PNL) porte dans son nom même la référence aux bases neuronales de la pensée, des sentiments et des actions, et met en œuvre cet objectif à travers ses méthodes efficaces de changement. Cependant, face à l'orientation pragmatique de la PNL selon le principe "Ce qui fonctionne a raison", il manque souvent les fondements théoriques et empiriques sur lesquels l'efficacité pourrait être vérifiée et communiquée. C'est précisément cette connexion avec les discours scientifiques qui est indispensable pour le développement et le positionnement de la PNL.
Un point de départ évident pour l'intégration des découvertes neuroscientifiques dans la PNL est la neurodidactique, qui s'intéresse à l'application des résultats de la physiologie de l'apprentissage à l'enseignement et à l'apprentissage adaptés au cerveau (Hütter & Lang, 2024). L'apprentissage n'est pas limité aux contextes scolaires, mais englobe l'apprentissage tout au long de la vie dans tous les domaines – qu'il s'agisse de gérer les exigences professionnelles, de maîtriser les défis émotionnels ou de changer des habitudes indésirables. La recherche sur le cerveau fournit ici des informations précieuses sur la façon d'optimiser les processus d'apprentissage.
La professeure de pédagogie Renat Nummela-Caine, pionnière du "Brain Based Learning", a identifié 12 principes neurodidactiques qui devraient soutenir l'apprentissage adapté au cerveau à l'école (Caine et al. 2005). Sandra Mareike Lang et moi-même avons transposé ces principes dans le livre "Neurodidactique pour les formateurs" à la formation des adultes et au développement personnel (Hütter & Lang, 2024). Il apparaît que les méthodes PNL peuvent être utilisées de manière optimale pour mettre en œuvre ces principes.
Dans les pages suivantes, je place les concepts et méthodes courants de la PNL dans le contexte des principes neurodidactiques sur lesquels repose leur efficacité. En reliant systématiquement la PNL aux principes d'action neurodidactiques, non seulement les méthodes PNL peuvent être utilisées de manière plus ciblée, mais leur utilité peut également être communiquée plus clairement. De plus, de nouvelles possibilités créatives émergent pour développer les formats PNL sur la base des découvertes neuroscientifiques.
Principe 1 : L'apprentissage est un processus physiologique
Ce premier principe renvoie au concept fondamental de la neuroplasticité, qui constitue la base de tous les processus d'apprentissage. En effet, l'apprentissage durable ne se produit que lorsque les structures neuronales du cerveau se transforment organiquement. De nouvelles synapses se forment, d'anciennes connexions sont rompues, et des connexions auparavant faibles peuvent être développées en "autoroutes" neuronales puissantes. Cela se produit lorsque des expériences émotionnellement significatives conduisent, via l'expression génique et la biosynthèse des protéines, à des changements structurels dans le connectome du cerveau. Pour que l'apprentissage soit réussi, le temps et des conditions favorables à la croissance comme le sommeil, le mouvement, l'implication émotionnelle et l'activation de plusieurs canaux sensoriels sont essentiels.
C'est précisément là que la PNL intervient. L'utilisation interne et externe de tous les sens (VAKOG) est un élément central d'efficacité dans l'application de la PNL. Bien avant que la recherche sur l'embodiment ne rende visible la corporalité de nos processus psychiques sur une base empirique large (Storch et al. 2022), la PNL a découvert notre vision, notre audition, notre toucher, notre odorat et notre goût comme accès primaire à l'expérience subjective et à l'intensité émotionnelle. Ainsi, les catégories beaucoup plus abstraites comme les sentiments, les valeurs et les croyances, avec lesquelles d'autres approches de coaching et de thérapie travaillent également, sont toujours ancrées dans le processus physiologique en PNL. Cela renforce l'intensité sensorielle et émotionnelle et, avec elle, l'impact neuroplastique de la communication et du coaching.
En particulier, ces sous-caractéristiques des canaux sensoriels que nous appelons sous-modalités en PNL sont connues dans la recherche sur le cerveau pour leur contribution à la construction de la réalité par le cerveau. Ainsi, par exemple, les caractéristiques visuelles comme la luminosité, le contraste, la proximité, la couleur, etc. constituent une heuristique du cerveau pour estimer le statut de réalité d'une représentation (Roth, 2011). Le principe de base : plus la représentation est détaillée, plus elle nous semble réelle et attrayante, et plus elle est susceptible de déclencher des actions efficaces.
Lorsque nous apprenons aux praticiens de la PNL à entraîner leur imagination, nous leur donnons ainsi un puissant instrument pour prendre la direction de leur cerveau physique et orienter leur réseau neuronal dans des voies souhaitables.
Principe 2 : Le cerveau est social.
L'apprentissage n'est pas seulement un processus individuel, mais est profondément ancré dans les interactions sociales. Notre cortex préfrontal, le centre des fonctions cognitives supérieures comme la pensée, la planification et l'action orientée vers un but, s'est développé sur le plan évolutif principalement pour gérer la complexité des relations sociales (Grossmann, 2013). La coopération est notre plus grand avantage de survie, et les liens sociaux activent notre système d'attachement, qui est renforcé par la libération d'ocytocine. Cette hormone favorise non seulement la motivation et la réduction du stress, mais active également les neurones miroirs, qui nous permettent d'apprendre facilement par l'imitation de modèles (Hütter, 2018).
C'est là que la PNL s'inscrit directement. L'un de ses éléments clés est le modeling – l'adoption consciente de modèles de comportement réussis de modèles. Cette technique utilise la fonction naturelle du cerveau social d'acquérir des connaissances par imitation. Après tout, l'apprentissage par imitation auprès d'un modèle socialement proche est l'une des formes d'apprentissage les plus puissantes. Mais la PNL va plus loin : en mettant l'accent sur le rapport, c'est-à-dire l'établissement d'une connexion profonde et empathique, elle crée également les conditions optimales pour l'apprentissage intuitif auprès d'un modèle. Un bon rapport favorise en effet la libération de l'hormone d'attachement ocytocine. L'ocytocine améliore à son tour la motivation en stimulant le système dopaminergique et l'apprentissage détendu en atténuant l'axe hormonal du stress. Mais surtout, l'ocytocine favorise l'activation des neurones miroirs, qui constituent le matériel neuronal de l'apprentissage par imitation et permettent l'apprentissage implicite par modélisation.
Avec le calibrage – la perception précise des états et de la physiologie de l'autre – ainsi qu'avec l'utilisation ciblée du miroir, tant au niveau du langage corporel qu'à travers des stratégies d'écoute active, la PNL place efficacement la relation au centre. Ainsi, des études récentes montrent que le comportement de miroir est lié à l'interaction collaborative et à l'établissement d'objectifs communs (Reed, 2020).
Principe 3 : La recherche de sens est innée
Notre cerveau est conçu pour reconnaître les significations et créer du sens. L'hippocampe, l'organisateur de notre mémoire consciente, sert de détecteur de reconnaissance de motifs qui compare les nouvelles expériences avec des motifs connus, tandis que le cortex préfrontal intègre ces informations et leur donne un sens. Un sens clairement reconnaissable augmente la motivation et le bien-être – comme le montrent entre autres Viktor Frankl (logothérapie) et Aaron Antonovsky (concept de Sense of Coherence dans l'approche salutogénique) dans leurs travaux (Frankl, 1984 ; Antonovsky, 1987).
La PNL s'appuie sur cette orientation naturelle vers le sens de notre organe de pensée et offre des outils concrets pour la soutenir. Un concept central est celui des "objectifs bien formulés", qui chargent un objectif de représentations internes significatives par une formulation positive, une perception sensorielle, une influence personnelle, une contextualisation et une analyse coûts-avantages (vérification écologique). Cela enrichit massivement l'objectif de sens, ce qui augmente considérablement la probabilité de l'atteindre en augmentant la cohérence des excitations neuronales activées simultanément (cf. Grawe 2004) et en concentrant ainsi l'énergie d'action.
En outre, la PNL utilise des techniques de cadrage pour intégrer les contenus d'apprentissage ou les projets dans un contexte plus large. Selon le concept 4MAT de Bernice McCarthy, le cadrage comprend quatre composantes centrales : Pourquoi, Quoi, Comment et Et si. Ici, le contenu (Quoi), la méthode (Comment) et le transfert (Et si) sont clairement sous la primauté de l'avantage motivant (Pourquoi). Lorsque nous utilisons le célèbre "Start with Why" (Sinek, 2009) comme point de départ dans nos discours, séminaires, instructions de travail, dans notre communication sur le changement et dans nos entretiens de vente, nous créons un cadre pour notre communication qui se connecte directement au système de motivation de notre interlocuteur.
Si, en revanche, une construction de sens personnelle est génératrice de problèmes, par exemple parce que je diffame mon exigence de qualité élevée comme de la pédanterie, nous avons avec les différentes variantes du recadrage de merveilleuses possibilités de nous offrir, à nous-mêmes et à nos clients, des offres de sens plus riches en ressources.
Principe 4 : La recherche de sens fonctionne par la formation de schémas neuronaux.
L'apprentissage se produit en connectant de nouvelles informations à des schémas neuronaux existants. En effet, la construction de nouveaux schémas nécessite toujours une connexion avec des structures existantes. En PNL, ce principe est mis en œuvre notamment par le concept de "Pacing et Leading". Le Pacing, en tant qu'art de s'adapter à l'attitude et au comportement de l'interlocuteur, constitue la base de la connectivité neuronale de la communication. Ce n'est que sur cette base que le Leading peut conduire à de nouvelles perspectives et comportements. De cette façon, nous pouvons non seulement nous connecter aux états momentanément activés de nos interlocuteurs ou clients, mais aussi travailler efficacement sur des schémas neuronaux durables et puissants comme les valeurs et les croyances.
Principe 5 : Les émotions sont importantes pour la formation des schémas.
Nos réseaux neuronaux se développent par la plasticité synaptique. Celui qui veut transformer un sentier neuronal en une habitude bien tracée ne peut pas éviter la "construction de routes neuronales". Celle-ci est parfois fatigante et nécessite beaucoup d'énergie émotionnelle. En effet, les neurotransmetteurs comme la dopamine et la noradrénaline, qui sont libérés lors d'émotions fortes, déclenchent une cascade de signaux biochimiques qui conduit à l'expression génique et à la synthèse de blocs de protéines - en quelque sorte l'asphalte pour la construction de routes neuronales (cf. McReynolds & McIntyre 2012). En d'autres termes : les émotions sont les bâtonnets Seramis dans le pot de fleurs neuronal !
En PNL, il existe de nombreuses techniques pour activer et contrôler les émotions de manière ciblée. L'une d'entre elles est l'ancrage, où les états émotionnels sont rendus accessibles par des déclencheurs spécifiques. Cette méthode aide les gens à se mettre dans des états souhaités comme la confiance en soi ou la motivation, par exemple avant des défis importants comme des entretiens d'embauche ou des présentations.
D'autres instruments précieux pour la régulation de la température émotionnelle de fonctionnement sont les méthodes pour créer l'association ("au milieu") et la dissociation ("à côté"). Par l'association, les gens peuvent vivre une situation de manière intensive avec tous leurs sens, tandis que la dissociation aide à prendre de la distance émotionnelle. Ces techniques redonnent aux gens le contrôle sur leurs émotions et créent ainsi une base importante pour le P de la PNL, c'est-à-dire la "programmation" de ses propres dispositions d'excitation neuronale et la conception de degrés de liberté futurs dans la pensée et l'action.
Principe 6 : Le cerveau traite les informations en parties et comme un tout simultanément.
L'apprentissage se fait à la fois de manière inductive, par la déduction généralement inconsciente de règles à partir de l'expérience (par exemple dans l'acquisition de la langue maternelle) et de manière déductive, en transmettant d'abord les principes puis en les appliquant pratiquement (par exemple dans l'enseignement de la grammaire des langues étrangères). Les deux approches sont importantes pour des processus d'apprentissage efficaces dans différentes situations.
Les praticiens de la PNL apprennent à travailler de manière ciblée avec différents niveaux de Chunk, c'est-à-dire les niveaux d'abstraction auxquels les informations sont traitées : des éléments individuels détaillés jusqu'aux grands concepts. La flexibilité ainsi obtenue à partir de différents niveaux de concrétion et d'abstraction donne aux praticiens expérimentés de la PNL une sécurité dans les deux modes didactiques. En tant que formateur, vous pouvez par exemple expliquer un concept avec précision et amener ensuite les participants à la pratique (déductif). Mais vous pouvez tout aussi bien poser des questions sur les préoccupations actuelles, reconnaître des schémas dans ces préoccupations et proposer spontanément une ou plusieurs interventions appropriées (inductif). Cela donne de la flexibilité dans l'action et un haut degré d'orientation vers les besoins dans la communication.
Principe 7 : Nous apprenons par l'attention dirigée, mais aussi par la perception périphérique.
Notre cerveau traite environ 11 millions de bits par seconde (Zimmermann, 1986), tandis que notre mémoire de travail ne peut traiter que 50 bits ou moins par seconde (Cowan, 2001). Nous ne percevons donc consciemment qu'une infime partie de ce que nous traitons. Comme notre cortex capable de conscience est un énorme consommateur d'énergie, cette mesure d'économie de la nature humaine est une nécessité énergétique. Néanmoins et précisément pour cette raison, le traitement inconscient influence considérablement notre apprentissage. Les plus grandes courbes d'apprentissage - de l'apprentissage de la marche à l'acquisition du langage en passant par la socialisation - nous les gravissons non pas par l'apprentissage explicite de règles, mais par l'acquisition intuitive de compétences à partir d'années d'expérience.
En PNL, cette dualité d'apprentissage dirigé et périphérique est utilisée de manière ciblée. Des techniques comme le travail avec les ancres au sol permettent de réfléchir consciemment aux décisions et aux options tout en les ressentant de manière purement intuitive. Ainsi, un espace se crée pour des intuitions et l'apparition de marqueurs somatiques (Damasio, 1996) qui facilitent les processus de décision harmonieux.
Les formats de transe et les techniques de créativité comme la méthode Disney alternent également de manière ciblée entre des phases d'analyse consciente ("Réaliste, Critique") et d'expérience intuitive ("Rêveur"), pour favoriser des solutions et des insights créatifs. La PNL offre ainsi un bon équilibre entre réflexion cognitive et expérience intuitive.
Principe 8 : Nous pouvons apprendre consciemment et inconsciemment.
Le cerveau fonctionne dans différents états opérationnels. Deux modes centraux consistent en l'activation de réseaux corrélés aux tâches (Task Positive Network), qui permettent une action consciente et ciblée, et le Default Mode Network, qui soutient les processus créatifs dans l'état de rêverie. Les deux modes sont essentiels pour un apprentissage et une résolution de problèmes efficaces (Raichle & Snyder, 2007).
En PNL, cette dualité est bien représentée méthodiquement. Le méta-modèle du langage sert à rendre conscients les contenus inconscients. Par des questions précises, des informations effacées, des présuppositions inconscientes ou des ressources non reconnues peuvent être amenées à la conscience et travaillées. Cela active les fonctions exécutives du lobe frontal et favorise la reconnaissance des schémas et le travail de changement conscient.
Dans le même temps, le modèle Milton avec ses modèles de langage hypnotique offre une base pour entrer en contact avec l'inconscient. Dans les états de transe comme ceux atteints en hypnose, il se produit souvent dans le cerveau une soi-disant hypofrontalité, c'est-à-dire une légère hypoperfusion du lobe frontal. Cette circonstance réduit la vigilance cognitive, y compris l'auto-observation critique. Nous devenons plus ouverts à la nouveauté et pouvons temporairement laisser derrière nous nos stratégies de défense rationnelles. Dans le même temps, les zones sensorielles du cortex visuel, auditif et kinesthésique sont plus fortement activées. Cela nous permet d'accéder et d'utiliser plus facilement des images, des sons ou des sentiments intérieurs vifs. Cela nous permet de renforcer massivement notre imagination et avec elle l'impact neuroplastique de nos images intérieures (Halsband, 2009).
Principe 12 : Chaque cerveau est unique.
Ce dernier principe neurodidactique souligne l'individualité de chaque cerveau humain. Grâce aux différences génétiques et aux expériences de vie variées, des schémas de connexions synaptiques hautement individuels se forment. Cette diversité fait que chaque personne perçoit et traite le monde de manière subjective.
En PNL, la reconnaissance respectueuse de cette subjectivité est au cœur de l'approche. Ainsi, l'axiome "La carte n'est pas le territoire" souligne que chaque personne possède sa propre carte intérieure qui façonne sa perception de la réalité extérieure. Ce respect pour les modèles du monde des autres se prolonge dans la relation à soi-même. Les techniques PNL comme le Six-Step Reframing favorisent le respect des parties intérieures en reconnaissant l'intention positive derrière chaque comportement. Au lieu de condamner les comportements indésirables, on cherche des voies alternatives pour réaliser cette intention positive.
Dans la rétroaction entre l'intérieur et l'extérieur, un rapport à soi bienveillant ainsi cultivé peut préparer le terrain pour une coexistence harmonieuse. À une époque de crises mondiales, de radicalisation politique et de conflits croissants, il devient de plus en plus important de construire des ponts entre différents modèles du monde et d'écouter avec respect ceux qui pensent différemment. Alors, le souhait de paix et d'un avenir brillant pour nous et nos enfants a une chance réaliste. Utilisons les potentiels de la PNL pour apprendre à vivre avec nous-mêmes et avec les autres dans l'amour et la joie !
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